Clone Ind, des snowboards et des skis écolo et artistiques

Dans le milieu des affidés de la glisse, on l’appelle Phil. Ses snowboards, surtout, séduisent depuis 20 ans cette année, les pratiquants avertis. Dans son atelier de Saint-Andéol-de-Berg en Ardèche, Philippe Bongini les façonne à l’unité et les customise selon les souhaits du client.

Un bref passage dans le monde de la compétition où « parfois » il se classait dans les meilleurs, les lui a fait côtoyer. Quand il les retrouve en coupe du monde, il leur fait tester ses snowboards. « Ils ont trouvé le produit incroyable. » Philippe Bongini crée alors, avec deux associés partis depuis, la société Clone Ind. Qui est aussi la marque de ses planches.

« Je pense être le premier à avoir basculé ma production dans le vert »

S’il n’est « pas compétiteur dans l’âme », Phil est un fabricant de snowboards par passion. « Je fabrique tout de A à Z. Et j’aime bien travailler sur des petites séries. » À la fois pour se démarquer de la concurrence féroce qui règne sur ce marché et parce que c’est dans sa nature, Philippe Bongini n’utilise plus de matériaux fossiles. « Je pense être le premier à avoir basculé ma production dans le vert. »

L’homme à la chapka utilise désormais des matériaux composites renforcés à la fibre de lin. Cette matière naturelle est couplée au noyau bois lamellé horizontal « breveté maison » et à une résine bio-organique. « Les skis et snowboards gagnent en confort de glisse : fluidité, stabilité, accroche », assure leur fabricant.

Mais ce qui frappe le Béotien, c’est le look des planches. Fun à souhait. Et ça plaît, bien au-delà des affidés français. « En 2014, j’ai eu une grosse commande des Russes. L’un d’eux voulait une décoration avec des dragons. Un designer la lui a faite. » Car Phil Bongini aime travailler avec des artistes. « C’est parti d’une rencontre. » Cette année, il s’est associé à l’artiste franco-chilien Johazul. 37 snowboards “toltèques” sont sortis de l’atelier ardéchois. Avec l’artiste Xavier Veilhan, Phil contribue à une œuvre d’art. 24 skis réalisés en cellulose, liège et en fibre naturelle ont été peints selon la technique artistique dite du “dripping”. La peinture est déposée par un mouvement pendulaire partiellement aléatoire et maîtrisé. Signés, ces art-skis sont vendus en exclusivité sur le site akonite.fr. Mais « à 6 850 € la paire, on hésitera à attaquer la piste noire pour préférer l’accrochage au salon », sourit Philippe Bongini.

Les planches “classiques” du fabricant de ski ardéchois sont plus accessibles, quoiqu’au-dessus du prix moyen. « C’est un marché de niche. Mais il n’y a que là où je peux aller. »

Article publié sur le Dauphiné le 19/02/2016 par M-N.C.

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